Rogers Communications coupe des emplois dans le secteur de l’audio
TORONTO — Rogers Sports & Media a supprimé quelques dizaines d’emplois dans le secteur de l’audio.
«Comme l’industrie de la radio continue à subir la pression d’un marché publicitaire incertain, nous avons procédé à des changements difficiles, mais nécessaires, dans notre secteur audio, affectant des postes dans plusieurs marchés», a déclaré la porte-parole Charmaine Khan.
«Nous remercions les membres de l’équipe qui nous quittent pour leur dévouement envers nos auditeurs et nos annonceurs», a-t-elle ajouté.
Rogers possède 56 stations de radio à travers le pays. L’entreprise dispose également d’un réseau de baladodiffusion et de radio en ligne.
Le mois dernier, le président et chef de la direction de Rogers, Tony Staffieri, a dit aux analystes lors de la conférence téléphonique sur les résultats du troisième trimestre que Rogers Sports & Media avait connu un excellent trimestre au cours de la période de trois mois qui s’est terminée le 30 septembre.
Ses revenus ont augmenté de 11 % au cours du trimestre par rapport à la même période l’an dernier, «principalement en raison de revenus plus élevés liés aux sports».
Christopher Waddell, professeur émérite à l’École de journalisme et de communication de l’Université de Carleton, explique que la publicité a diminué dans les médias traditionnels, ce qui a incité les radiodiffuseurs à réduire leurs dépenses.
«C’est compréhensible parce qu’ils ont moins de revenus, mais le problème, en partie, c’est que lorsque vous réduisez vos effectifs, vous pouvez faire moins de choses. Cela fait en sorte que les gens remarquent que vous ne faites plus ce que vous faisiez auparavant et qu’ils vont voir ailleurs», a-t-il souligné.
M. Waddell a qualifié cet effet de «spirale de la mort», puisque l’auditoire diminue et les annonceurs ont encore moins de raisons de continuer à dépenser de l’argent en publicité.
«Ils ne peuvent pas vendre la publicité au même prix qu’avant parce que l’auditoire est plus faible, donc ils obtiennent moins d’argent pour la publicité et licencient plus de gens, et le cercle se répète. C’est ce que nous semblons voir dans ce cas», a-t-il affirmé.
En octobre 2023, Rogers a fermé sa station de radio CityNews Ottawa, anciennement connue sous le nom de 1310NEWS, et a licencié le personnel de la salle de rédaction, invoquant la baisse de l’audience et les défis réglementaires. La société a déclaré que moins de dix employés ont été touchés et que la station maintiendrait une présence en ligne avec l’aide de deux journalistes numériques.
L’année dernière, Rogers a également offert des indemnités de départ volontaire à certains employés dans le cadre de l’intégration de Shaw Communications après l’achat de l’opérateur de télécommunication pour 26 milliards $.
Une note interne indique que la plupart des employés de l’entreprise peuvent demander à bénéficier de ce programme. Rogers a toutefois précisé que le personnel des sports et des médias n’est pas admissible.
La majorité des employés occupant des postes en contact direct avec la clientèle sont également exclus de ce programme.
À l’époque, Rogers avait également confirmé qu’un «petit pourcentage» d’employés avait quitté l’entreprise involontairement depuis la fusion avec Shaw, mais n’avait pas précisé combien d’employés seraient touchés par le programme de départs volontaires ou par d’autres réductions de personnel.
Un phénomène répandu
Certains concurrents de Rogers ont annoncé récemment des suppressions d’emplois dans leur division des médias.
En février, BCE a supprimé 9 % de ses effectifs, soit 4800 emplois à tous les niveaux de l’entreprise. Moins de 10 % des suppressions d’emplois concernaient sa filiale Bell Média.
Ce remaniement a eu lieu alors que Bell Média a mis fin à plusieurs journaux télévisés et procédé à d’autres réductions de programmes, ainsi qu’à la vente de 45 de ses 103 stations de radio régionales.
En novembre 2023, Québecor a également annoncé le licenciement de 547 employés du Groupe TVA, soit 31 % de ses effectifs. Cette mesure s’inscrivait dans le cadre d’une restructuration qui comprenait une refonte de son service d’information, la fin de ses activités de production interne de contenu de divertissement et l’optimisation de son parc immobilier.