Motion rejetée à Montréal pour déclarer un «état d’urgence» sur l’itinérance

MONTRÉAL — Le conseil municipal de Montréal a rejeté une motion présentée par deux conseillers indépendants qui souhaitaient que la Ville déclare l’«état d’urgence» dans le dossier de l’itinérance.

Lors de la séance du conseil municipal lundi soir, la mairesse Valérie Plante a expliqué que les conseillers convenaient que le nombre élevé de personnes itinérantes constituait une préoccupation urgente. Mais elle a estimé qu’une déclaration d’état d’urgence n’aiderait pas à résoudre cet enjeu.

La motion, déposée par les conseillers indépendants Craig Sauvé et Serge Sasseville, a été rejetée lundi soir par 32 voix contre 26.

Plus tôt ce mois-ci, Mme Plante avait appelé les gouvernements provincial et fédéral à conclure une entente pour débloquer les 100 millions $ promis, selon elle, au Québec pour fournir des refuges et d’autres formes de soutien aux personnes en situation d’itinérance.

Une «déclaration d’état d’urgence» aurait donné au conseil municipal des pouvoirs extraordinaires, notamment en permettant à la Ville de réquisitionner des logements privés pour des places d’hébergement. Mais le parti au pouvoir à l’hôtel de ville, Projet Montréal, a estimé que cette mesure serait essentiellement symbolique.

Robert Beaudry, conseiller de Projet Montréal représentant un district du centre-ville de Montréal, a fait remarquer qu’une déclaration d’état d’urgence mettrait davantage de pression sur la Ville pour gérer elle-même de nouvelles ressources, mais sans la main-d’œuvre ou le financement supplémentaires requis.

Le conseiller du district de Saint-Jacques estime que tout le monde doit faire sa part dans le dossier de l’itinérance, y compris les gouvernements provincial et fédéral.

Un nombre croissant de villes à travers le Canada ont déclaré l’état d’urgence ces dernières années pour faire face à l’itinérance, notamment Edmonton, Toronto et Hamilton.