Fin des services de francisation: la MRC de Brome-Missisquoi lance un cri d’alarme

IMMIGRATION.  La MRC de Brome-Missisquoi s’inquiète de l’arrêt imminent des cours de francisation en présentiel sur son territoire. Voilà pourquoi elle demande au gouvernement du Québec de revenir sur sa décision d’interrompre le financement d’un tel service ou de financer la mise en place d’une solution de remplacement pour maintenir une offre de proximité.

À compter de cette semaine, le Campus Brome-Missisquoi doit mettre fin à ses services de francisation pour les élèves à temps plein et les élèves à temps partiel en raison des compressions budgétaires gouvernementales. Une situation qui laisse en suspens l’apprentissage de la langue française chez une cinquantaine d’élèves et prive cinq enseignants d’un contrat de travail.

« La décision du ministère de l’Éducation de ne pas reconduire le financement des programmes de francisation, malgré la hausse significative des demandes, aura des répercussions majeures sur l’intégration des nouveaux arrivants dans notre région », déplore Patrick Melchior, préfet de la MRC de Brome-Missisquoi.

Ce dernier prend soin de rappeler que l’apprentissage de la langue du pays est « hyper important » pour l’intégration des nouveaux arrivants au sein de leur communauté d’adoption.

Selon M. Melchior, la situation est d’autant plus préoccupante que la loi 14 (projet de loi 96) exige que les services et communications essentiels aux immigrants soient uniquement en français après six mois de résidence, alors que les délais d’attente pour l’accès aux cours du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) dépassent déjà ce délai prescrit.

Revendications de la MRC 

La MRC de Brome-Missisquoi est d’avis que les alternatives actuellement disponibles, soit les formations en ligne à temps partiel ou les services restreints offerts par des organismes communautaires, ne peuvent compenser adéquatement la perte de « ce service de proximité essentiel ». 

Face à cette situation, le conseil des maires de Brome-Missisquoi demande au gouvernement du Québec et au ministère de l’Éducation de revenir sur sa décision d’interrompre le financement d’un tel service, de maintenir, au minimum, l’offre de services pour les étudiants ayant déjà entrepris leur cheminement, de prioriser les étudiants actuels sur la liste d’attente du MIFI et de financer la mise en place de services de remplacement pour maintenir une offre de proximité.

Mobilisation citoyenne 

Un rassemblement citoyen pour le maintien des services de francisation, organisé par le milieu communautaire, est prévu le lundi 25 novembre, de midi à 14 heures, devant les bureaux de la députée provinciale de Brome-Missisquoi, Isabelle Charest.

« La francisation est la clé d’une intégration réussie et d’une communauté plus inclusive. Ces personnes ont un grand désir de s’intégrer à la société québécoise et d’y contribuer. Nous devons leur donner les moyens d’y parvenir », insiste le préfet Patrick Melchior.