Relance du pôle de Bedford: les élus devront apprendre à se faire confiance
ÉCONOMIE. Les sept municipalités du pôle géographique de Bedford (1) favorables à la mise en place d’un plan de relance économique régional ont reçu copie, voilà quelques jours, de la version préliminaire du rapport de la firme Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) sur les forces et faiblesses de la région.
«Les analystes de la firme RCGT ont fait une super belle job. J’ai pris connaissance de leurs recommandations et j’estime que le projet de relance reflète bien les points soulevés par la population lors des sondages Web et téléphoniques ou par les six groupes de discussion consultés le printemps dernier», indique Daniel Tétreault, maire de Notre-Dame-de-Stanbridge et président du comité de travail sur la relance du pôle de Bedford.
Travail de longue haleine
Daniel Tétreault est bien conscient que la relance économique d’une région est un travail de longue haleine qui exigera des efforts et nécessitera l’engagement de tous les intervenants du milieu.
«Il faudra commencer par rétablir le dialogue entre les élus des sept municipalités, puis entreprendre la réalisation de petits projets à portée régionale sur un horizon de 0 à 5 ans. La mise en application de l’ensemble du plan de relance sera beaucoup plus longue et pourrait demander jusqu’à 15 ans», précise-t-il.
Ce dernier s’attend à ce que les nouveaux conseils municipaux élus le 7 novembre puissent prendre connaissance de l’étude de la firme RCGT d’ici la fin de 2020. Une réunion des maires pourrait suivre dès janvier prochain si les parties concernées en manifestent le désir.
«Il faut se mettre au travail rapidement, car on a déjà assez tardé», insiste-t-il.
Climat de confiance
Daniel Tétreault soutient que la firme RCGT a vu juste en insistant sur l’importance de développer ou de rétablir un véritable climat de confiance entre les sept administrations municipales concernées.
«Les municipalités de la région travaillent en solo depuis près de 100 ans. Il va leur falloir apprendre à travailler ensemble, à élaborer des projets en commun et à éviter les dédoublements de services autant que faire se peut. Les municipalités n’ont plus les moyens de faire cavalier seul et doivent mettre leurs ressources en commun tout en préservant leur identité», avance-t-il.
Le président du comité reconnaît que changer les habitudes de travail n’est pas tâche facile, mais laisse entendre que c’est la seule façon de réussir.
«On va savoir au fil du temps à quelle hauteur les municipalités sont prêtes à s’engager, combien de temps et d’argent elles sont disposées à investir pour garantir le succès du plan de relance économique», poursuit M. Tétreault.
Trois axes de développement
L’étude de la firme RCGT révèle que les citoyens et les acteurs économiques du pôle géographique de Bedford privilégient le développement des secteurs agricole, industriel et touristique afin de permettre à la région de se démarquer des centres d’affaires concurrents.
Le milieu insiste par ailleurs sur l’importance de créer des emplois bien rémunérés et d’offrir une vaste gamme d’activités et de services (santé, éducation, loisirs, etc.) pour contrer l’exode des jeunes et attirer de nouveaux travailleurs dans la région. Si l’accès à Internet haute vitesse est un atout non négligeable, il faudra cependant tout mettre en œuvre pour diversifier l’offre de logements et bonifier le service de transport collectif de manière à faciliter la mobilité de la main-d’œuvre.
Selon les auteurs de l’étude, le pôle de Bedford a la chance de pouvoir miser sur des attraits naturels distinctifs (lac Champlain, rivière aux Brochets) et sur un riche patrimoine bâti. Le manque d’infrastructures d’accueil et de restauration, et l’absence d’une signature touristique distinctive nuisent toutefois au développement de cette industrie.
(1) L’étude de la firme RCGT a été financée par le gouvernement du Québec et par les municipalités de Bedford, Bedford Canton, Pike River, Saint-Armand, Stanbridge Station, Notre-Dame-de-Stanbridge et Saint->Ignace-de-Stanbridge.