Dix ans de collaboration entre le Vermont et Notre-Dame-de-Stanbridge

ENVIRONNEMENT.  L’année 2023 marque le dixième anniversaire de la mise en place d’une barrière mécanique à l’embouchure du ruisseau Morpions pour contrer la prolifération de la lamproie marine dans le lac Champlain.

La Municipalité de Notre-Dame-de-Stanbridge collabore depuis 2013 avec le ministère américain des pêcheries – le US Fish and Wildlife Service (USFWS) – à la protection de la pêche sportive au lac Champlain en interceptant les femelles de cette espèce parasitaire qui s’aventurent vers le ruisseau Morpions pour y frayer.

Barrière amovible

Les installations utilisées pour les besoins de cette opération ont été construites et financées par le gouvernement des États-Unis, à hauteur de 1,1 M$, voilà maintenant une dizaine d’années. La Municipalité est dédommagée financièrement pour la location du terrain, la maintenance de la barrière, la capture des lamproies et la relâche en amont des espèces non ciblées.

Les pièges à lamproie sont mis à l’eau en avril, après le départ des glaces, puis retirés au début de juin, une fois la période de fraie terminée.

Les adultes capturés à l’embouchure du ruisseau Morpions sont euthanasiés sur place aux deux ou trois jours en vertu d’une entente de 20 ans intervenue entre le USFWS et la Municipalité de Notre-Dame. Le ministère de l’Environnement du Québec exige que les carcasses soient disposées dans un site d’enfouissement ou de compostage autorisé.

Espèce parasitaire

Le ruisseau Morpions, un tributaire de la rivière aux Brochets, a toujours été considéré comme un important lieu de reproduction pour la lamproie du lac Champlain. Les jeunes larves s’enfouissent dans les sédiments de ce plan d’eau et y séjournent pendant trois à cinq ans avant d’atteindre l’âge adulte et de migrer vers le lac Champlain.

Une fois arrivée à maturité, la lamproie a la fâcheuse habitude de se fixer à un autre poisson au moyen de sa ventouse. Elle suce alors le sang de son hôte, ce qui a pour effet de l’affaiblir et de le rendre vulnérable aux maladies ou de l’entraîner vers la mort.

On estime que la lamproie infeste les plans d’eau québécois depuis plus d’un demi-siècle et que son arrivée pourrait être une conséquence indirecte de l’ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent dans les années 50.

La diminution des stocks de truites, dorés, achigans et ouananiches dans le lac Champlain serait attribuable à la prédation exercée par cette espèce.

Selon le gouvernement américain, la surabondance de la lamproie marine affecterait tout spécialement la qualité de la pêche sportive au saumon et à la truite tout en réduisant la survie du touladi dans le lac Champlain.

Visite des installations

Une délégation du US Fish and Wildlife Service et du Lake Champlain International, un organisme sans but lucratif voué à la protection et la revitalisation du lac Champlain, est attendue à l’hôtel de ville de Notre-Dame, le jeudi 11 mai, pour une petite réception civique visant à souligner le dixième anniversaire de l’inauguration de la barrière à lamproie.

Ces installations, situées aux abords de l’édifice municipal, seront accessibles à la population, le même jour de 10 heures à midi, pour une visite guidée.