Des policiers sensibilisent la population à la violence entre partenaires intimes

VIOLENCE. À l’initiative de la Sûreté du Québec, des policiers de différents corps de police de la région ont effectué la semaine dernière une opération de sensibilisation pour contrer la violence entre partenaires intimes du côté de l’Autoparc 74 à Bromont. Des représentantes de maisons d’hébergement pour femmes ainsi que du directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) étaient aussi sur place pour remettre des dépliants.

C’est la première fois que ce type d’action, qui découle de l’opération nationale concertée de sensibilisation de la SQ à travers la province, est organisé dans la région. Près de 200 points de sensibilisation ont été mis sur pied cette année un peu partout au Québec.

« C’est vraiment dans le but d’entamer des discussions, de jaser avec les gens et d’aller à leur rencontre pour leur dire ce qu’est la violence, explique la sergente aux relations communautaires et médiatiques au Service de police de Bromont, Amélie Vincelette. Parfois, c’est l’entourage qui en vit et les gens ne le savent pas nécessairement. »

Cette sensibilisation se tient de concert avec les 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes, qui se sont amorcés le 25 novembre dernier.

« Il y a différents dépliants qu’on offre, entre autres, celui sur la violence conjugale qui a été fait en collaboration avec les services de police de Bromont, de Granby et la Sûreté du Québec, ajoute l’agente à la prévention et aux relations publiques et communautaires du Service de police de Granby, Joanie Goulet. À l’intérieur, on retrouve des définitions de la violence conjugale, quelles sont les ressources, ce qu’on peut faire. On a également tous les dépliants que les maisons d’hébergement fournissent, la description des 12 jours et aussi de la documentation du DPCP. »

Au total, environ 200 personnes ont été approchées par la quinzaine de policiers et d’intervenants de différents groupes communautaires lors de cette activité qui a duré une heure.

ÉTAT DE LA SITUATION

Si la violence entre partenaires intimes continue d’être une problématique, les efforts de sensibilisation des dernières années semblent commencer à porter fruit, du moins pour ce qui est de la compréhension des enjeux.

« Si on regarde au point de vue des maisons d’hébergement, on est continuellement sensiblement pleines, affirme Josée, intervenante en prévention et en sensibilisation chez Horizon pour Elle à Cowansville. On a cependant des références qui se font de plus en plus facilement et fluidement, ce qui fait en sorte que les femmes et enfants restent moins longtemps sans ressource d’aide. »

L’intervenante chez Horizon pour Elle rappelle également que la violence n’est pas uniquement du point de vue physique.

« La dénonciation, la compréhension de la violence de manière générale, pas seulement physique, est plus présente, poursuit-elle. Aujourd’hui, on parle plus de contrôle coercitif, avec la prise de pouvoir d’un partenaire intime sur l’autre. Si on regarde simplement les publicités, il y a une quinzaine d’années, on voyait toujours une femme meurtrie. On voit aujourd’hui plus les incidences autres que la violence physique et aussi avec différents partenaires, ce qui défait un peu les préjugés ou les clichés installés depuis des années. »

PROCESSUS JUDICIAIRE

La procureure aux poursuites criminelles et pénales, Frédérique Bouvier, était quant à elle présente pour rappeler le rôle du DPCP et diriger les gens vers sa ligne info-victimes.

« Ce sont des procureurs qui sont disponibles pour répondre à des appels de personnes victimes qui se questionnent par rapport aux procédures judiciaires ou qui pourraient être ambivalentes à porter plainte, indique Me Bouvier. On ne donne pas de conseils, mais on est surtout là pour rassurer et expliquer les grandes étapes du processus judiciaire. »