COVID-19: importante baisse de l’achalandage dans les dépanneurs
SERVICES ESSENTIELS. Reconnus comme un service essentiel, les dépanneurs maintiennent leurs opérations durant la crise du coronavirus, mais doivent composer avec une baisse de clientèle significative. Le commerçant Daniel Lamoureux en a long à dire à ce sujet.
Le Dépanneur Beau-Soir Petro Canada, de Farnham, ouvre ses portes à 5h le matin et les referme à minuit. L’établissement est accessible 19 heures par jour, sept jours sur sept, mais son achalandage a baissé de moitié.
«Depuis deux semaines, c’est catastrophique. Les gens ne travaillent plus et ont moins d’argent. Ils limitent leurs achats aux biens essentiels», explique M. Lamoureux.
Selon le propriétaire, les ventes d’essence ont chuté de 60 à 65 %, car les gens ne sortent plus et restent confinés à la maison.
«On note également une baisse de 20 % à 25 % au niveau des autres produits. Le retrait des loteries nous fait particulièrement mal, car beaucoup de nos clients réguliers viennent ici pour acheter leurs billets ou les faire vérifier», signale-t-il.
L’établissement commande toujours les mêmes items qu’avant la crise, mais en moindre quantité, sauf pour le lait.
«Les gens achètent plus de lait qu’auparavant en dépanneur. Ils continuent également de s’approvisionner chez nous pour le vin, la bière, les chips et les cigarettes», ajoute M. Lamoureux.
La fermeture des supermarchés le dimanche devrait favoriser les dépanneurs, mais le commerçant préfère attendre de voir les résultats des prochaines semaines avant de parler d’une véritable tendance.
Six employés au chômage
Comme beaucoup d’autres entreprises, le Dépanneur Beau-Soir a dû réduire ses effectifs pour garder la tête hors de l’eau.
«Six de nos douze employés ont été mis à pied de façon temporaire. Ça n’a pas été une décision facile à prendre, mais il fallait la prendre pour continuer à opérer. En période de crise, les frais fixes demeurent inchangés. Le seul endroit où on peut vraiment couper, c’était dans la masse salariale», indique notre interlocuteur.
Les mises à pied ont également des répercussions sur l’horaire de travail des propriétaires qui doivent passer beaucoup plus d’heures au magasin.
«J’étais directeur du Metro, en janvier 1998, et je peux vous dire que la crise actuelle n’est en rien comparable à la crise du verglas. Je n’ai rien vu de tel au cours de mes 65 ans d’existence», ajoute M. Lamoureux.
L’homme d’affaires estime que la reprise économique va demander du temps et beaucoup de patience.
«L’économie va mettre des années à s’en remettre. Selon moi, de 40 % à 50 % des restaurants vont être acculés à la faillite. Ça va être particulièrement difficile pour les indépendants, mais les commerçants affiliés à des chaînes vont sans doute mieux s’en sortir», analyse-t-il.