Cannara Biotech se dote d’une usine à la fine pointe de la technologie
AFFAIRES. Après avoir consacré les 18 premiers mois de son existence à l’aménagement de son usine de Farnham, l’achat d’équipements, le recrutement de certains employés clés et les démarches en vue de l’obtention d’un permis de Santé Canada, la société Cannara Biotech passe aujourd’hui en mode production.
Les installations dédiées à la culture intérieure du cannabis n’ont rien à voir avec celles de l’ancien propriétaire des lieux. La chaîne de production du fabricant de tapis Beaulieu Canada a en effet cédé la place à d’immenses salles blanches destinées à la végétation, la floraison, le clonage, le séchage, le trimming et la culture des plantes mères.
Dans cette usine répondant aux standards de qualité de l’industrie pharmaceutique, l’apport en eau, en air, en lumière et en nutriments est entièrement contrôlé par ordinateur. Des filtres à rayons UV pour le contrôle des microbes, des filtres à charbon pour le captage des odeurs et des filtres à air HEPA pour la rétention des particules présentes dans l’air sont également mis à contribution.
«Chacune des 18 salles de floraison de 2600 pi2 peut accueillir jusqu’à 1975 plants répartis sur cinq rangées de tables pouvant se déplacer de gauche à droite, de haut en bas et vice-versa. On dénombre 128 lumières de 1000 watts par salle qui restent allumées douze heures par jour», signale Anthony Manouk, directeur principal des opérations et de la conformité.
Un système de surveillance, faisant appel à plus de 200 caméras, a également été mis en place à des fins de contrôle et de sécurité. On limite par ailleurs l’accès aux différents locaux de l’usine au moyen d’un système de cartes magnétiques.
Cannara Biotech se fait un point d’honneur de récupérer la chaleur dégagée par les salles de floraison et de recycler l’eau utilisée pour l’irrigation de la plantation. Les masques, bonnets, survêtements et couvre-chaussures utilisés par les employés des salles blanches sont par ailleurs récupérés par une entreprise de recyclage.
«Il n’y a aucun rejet dans le réseau d’égouts municipal, à l’exception des eaux de lavage et celles des blocs sanitaires», précise François Giasson, directeur des communications et du développement régional.
L’espace dédié à la culture, le séchage, le trimming, l’emballage et l’entreposage totalise actuellement 175 000 pi2 alors que la superficie totale du bâtiment est de 625 000 pi2. Les besoins en pieds carrés de l’entreprise devraient cependant augmenter dans les prochaines années avec la mise en oeuvre des phases 2 et 3 de son plan de développement.
Début de la production
Cannara Biotech a reçu un large éventail de plants et de graines, le 3 février dernier, soit deux jours après l’obtention de son permis de Santé Canada. Les nombreuses variétés en stock – plus de 400 – permettront à l’entreprise de faire de la recherche et du développement tout en suivant l’évolution du marché.
«Les règles de Santé Canada sont très strictes. Tout l’approvisionnement doit se faire en une seule et même journée. Il s’agit également de la seule entrée de produits en provenance de l’extérieur à laquelle nous ayons droit. Les prochaines boutures seront faites à partir de nos propres plantes mères», indique M. Manouk.
L’entreprise prévoit être en mesure de produire 15 000 kilos de cannabis lors de la phase 1 de son projet et atteindre son objectif de 100 000 kilos d’ici 2022.
La première récolte est prévue pour mai-juin. Les récoltes se succéderont par la suite au rythme de deux par semaine. Les salles de floraison seront utilisées en alternance et produiront chacune de cinq ou six récoltes par an.
«La bouture passe ses deux premières semaines dans un dôme, puis les deux suivantes dans la salle de végétation. Le plant a par la suite besoin de huit à neuf semaines pour atteindre la pleine floraison. On doit ensuite prévoir deux semaines pour le séchage et une dernière semaine pour le trimming et l’emballage», résume M. Manouk.
Ce dernier s’attend à ce que l’usine soit pleinement fonctionnelle en août ou septembre. L’entreprise devra toutefois attendre le feu vert de Santé Canada avant de pouvoir vendre ses produits à la Société québécoise du cannabis (SQDC).