Brome-Missisquoi veut encadrer les centres de traitement de données

INFORMATIQUE. Les centres de traitement de données se multiplient au Québec et la région de Brome-Missisquoi n’échappe pas à ce phénomène. La MRC juge même nécessaire de se doter d’une politique pour encadrer l’implantation de ce type d’entreprise.

Réunis à Cowansville, mardi dernier, dans le cadre de l‘assemblée mensuelle de la MRC de Brome-Missisquoi, les maires ont adopté une résolution de contrôle intérimaire en vue de l’établissement d’un cadre réglementaire régional en cette matière.

En vertu de cette résolution, il est interdit d’implanter un nouveau centre de traitement de données exercé à titre d’usage principal. La résolution interdit également l’accroissement des activités des centres existants.

La résolution de contrôle intérimaire a une portée de 90 jours et alloue à la MRC tout le temps nécessaire pour élaborer un règlement encadrant les immeubles où sont regroupés et entreposés différents équipements électroniques ou informatiques (ordinateurs centraux, serveurs informatiques, équipements de stockage de données, etc.).

«On veut éviter les nuisances pouvant être générées par les centres de traitement des données. Ces installations ont la réputation d’être bruyantes, très énergivores et d’émettre des vibrations», indique Francis Dorion, directeur général adjoint à la MRC de Brome-Missisquoi.

Bruit, chaleur et vibrations

Un centre d’archivage de documents électroniques a vu le jour à Bedford, en octobre dernier, dans l’ancien immeuble de Renaud Foto. Comme les équipements du centre émettent énormément de chaleur, les propriétaires ont installé un système de ventilation permettant un échange d’air constant entre l’intérieur et l’extérieur de la bâtisse.

«Les propriétaires ont essayé de ventiler l’édifice au moyen de ventilateurs à poulet, mais des citoyens se sont plaints du bruit généré par ces équipements. Il faut dire que le centre de traitement est situé à proximité d’un quartier résidentiel», signale le conseiller municipal Normand Déragon.

Ce dernier ajoute que les autorités municipales ont demandé aux propriétaires de corriger la situation en prenant soin de respecter les normes gouvernementales en matière de bruit (55 décibels de jour et 50 décibels de soir).

«L’entreprise a procédé à des travaux temporaires pour atténuer le bruit (mise en place de silencieux) et s’engage à effectuer des travaux permanents pour résoudre le problème une fois pour toutes», indique le directeur général de Bedford, Guy Coulombe.

M. Déragon confirme que les propriétaires se sont montrés très coopératifs.

«Les propriétaires nous ont dit qu’ils allaient regarder ça et nous revenir avec des solutions», précise-t-il.

Dans un article sur les cryptomonnaies publié à la mi-février dans le Journal de Montréal, on apprenait par ailleurs que l’entreprise québécoise Bitfarms possédait des installations à Farnham, Cowansville, Notre-Dame-de-Stanbridge et Saint-Hyacinthe.

«Lors d’une intervention dans l’ancien immeuble de la compagnie Tupperware, les membres de notre brigade ont constaté la présence de nombreux ordinateurs et de diverses autres installations ayant toutes les apparences d’un centre de traitement de données. Nous devons retourner inspecter les lieux à la fin des travaux de rénovation», signale le directeur du service de sécurité incendie de Cowansville, Gilles Deschamps.