Farnham: reprise imminente de la production à la Meunerie Robitaille
AGRICULTURE. Ravagée par un incendie en mai 2021, la Meunerie Robitaille est de nouveau opérationnelle et prévoit reprendre la production en avril prochain. La construction de la nouvelle bâtisse aura nécessité 15 mois de travail et des investissements de 35 M$.
En affaires depuis plus d’un demi-siècle, les frères Robitaille ne l’ont pas eu facile au cours des 18 derniers mois. Ces derniers ont dû se retrousser les manches et trouver de nouvelles sources d’approvisionnement pour leurs clients réguliers et leur propre réseau de fermes porcines et avicoles. Un défi de taille si l’on considère que la meunerie de Farnham produit généralement de 5500 à 6000 tonnes de moulée par semaine.
Le Groupe Robitaille a notamment pris des ententes avec les entreprises Shur-Gain de Saint-Hyacinthe, Isoporc de Saint-Hugues et une douzaine d’autres meuneries afin de répondre à la demande. Une démarche qui a nécessité des efforts considérables sur le plan de la logistique.
«Dans le monde agricole, les gens ont l’habitude de s’entraider. Les autres meuniers nous ont donné un bon coup de main et nous leur devons une fière chandelle», indique Pascal Guérin, directeur de la Meunerie Robitaille.
En mode construction
La famille Robitaille a également mis les bouchées doubles pour reconstruire les installations détruites par le feu.
«Une semaine après l’incendie, nous étions déjà en mode construction», signale M. Guérin.
La réalisation des travaux a été confiée aux Entreprises Denexco, de Stanbridge Station. Plusieurs entreprises de la région ont également été mises à contribution: Meunier Électrique & Fils (Farnham), Gougeon Électrique (Granby), Concept-Air (Saint-Majorique), Matiss Automatisation (Saint-Georges).
Le Groupe Robitaille a cependant dû importer certains équipements de l’étranger.
«Nos silos ont notamment été achetés en Ontario, au Nebraska et en Espagne», précise le directeur de la meunerie de Farnham.
Un méga-chantier
On dénombre actuellement une cinquantaine de travailleurs sur le chantier et ce nombre devrait grimper à 70 prochainement.
«Les travaux sont en cours depuis juillet dernier et progressent à bon rythme. La ligne 1 devrait être en production dès avril prochain et les deux autres au cours de la saison estivale», ajoute M. Guérin.
Le président du Groupe Robitaille, Claude Robitaille, aurait souhaité pouvoir reprendre la production six mois plus tôt, de manière à réduire les frais de transport supplémentaires, mais il a dû se résigner.
«Ça a été tout un défi de réaliser le projet dans le contexte actuel en raison de la pénurie de main-d’œuvre, de la hausse du prix des matériaux et des difficultés d’approvisionnement en acier liées à la guerre en Ukraine», précise-t-il.
Automatisation complète
La nouvelle meunerie comptera parmi les plus vastes et les plus modernes au Canada. On y dénombrera 23 silos de 110 tonnes au-dessus du mélangeur, puis sept silos de 450 tonnes et un dernier silo de 2500 tonnes à l’extérieur.
Le site sera également doté de deux baies de chargement et de trois puits de déchargement permettant de traiter 2,5 tonnes à la minute (contre une tonne/ minute auparavant).
«Notre capacité de production devrait passer de 5500 à 10 000 tonnes de moulée par semaine d’ici cinq ans ce qui fera de la Meunerie Robitaille la plus performante au Québec», indique M. Guérin.
Les opérations liées à la production et à l’expédition seront entièrement automatisées. À son arrivée sur place, le chauffeur devra simplement s’assurer de prendre le bon camion et le bon trailer. Le véhicule sera ensuite installé sur la balance pendant qu’un robot se chargera du remplissage.
«Les camionneurs ont pris de l’expérience chez Isoporc au cours des derniers mois et seront ainsi en mesure d’utiliser les données informatisées sans aucun problème», explique M. Guérin.
Pas moins de 400 camions transiteront par la meunerie de Farnham chaque semaine (80 par jour) au plus fort de la production.
«Nous entendons poursuivre nos représentations auprès du conseil municipal afin qu’il revienne sur sa décision d’interdire la circulation des poids lourds sur le tronçon de la rue Principale délimité par la rue Saint-Paul et la route 104. Cette décision des élus municipaux va nous occasionner des frais supplémentaires importants en carburant et en temps/homme», mentionne le président du Groupe Robitaille.
Voie de desserte
La Meunerie Robitaille a également pris entente avec le Canadien Pacifique afin de déplacer la voie de desserte au sud-est du site. Une mesure qui permettra de libérer la rue Principale, de réduire les inconvénient liés à la circulation des locomotives et d’offrir une plus grande quiétude aux résidents de la rue Charbonneau et des alentours.
«Les wagons seront dorénavant déchargés à l’intérieur. La fermeture des portes de garage contribuera à réduire le bruit et la poussière de façon significative», poursuit le directeur de la meunerie.
Le président Claude Robitaille laisse entendre que cette initiative a nécessité un investissement additionnel de 1 M$.
«Nous avons investi des sommes importantes pour améliorer le bien-être des citoyen sans y être obligés. Nos installations dépassent les normes et exigences municipales ou gouvernementales en vigueur», indique-t-il.