Les amateurs de pêche sur glace s’impatientent en raison du temps doux

Par Amélie Lamontagne – Collaboration spéciale

LOISIRS. La saison de pêche sur glace débute habituellement à la mi-janvier dans la région. Parfois un peu plus tôt. En raison du temps exceptionnellement chaud que nous connaissons depuis deux semaines déjà, cette activité hivernale pourrait être compromise si le temps froid n’est pas de retour dans les semaines qui viennent.

Les propriétaires de pourvoiries à Venise-en-Québec rappellent qu’il faut au moins 12 pouces de glace pour installer les cabanes et lancer les opérations. Pour ce faire, la température doit au moins descendre et se maintenir sous la barre des moins dix degrés Celsius.

Lors de notre entretien avec le copropriétaire de la pourvoirie Chez Bob, l’épaisseur de la glace sur le lac Champlain était d’environ sept pouces. «On est chanceux, au moins on a de la glace, affirmait Francis Beauvais. Ça veut dire que quand il va se mettre à faire froid et qu’on arrose ce ne sera pas long.»

Faire avec

«Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ?», lance de son côté le copropriétaire de la pourvoirie Courchesne. «Plus ça va, pire que c’est, estime Jacques Courchesne. L’année passée, on a quand même été chanceux. Ça a commencé de bonne heure, mais ça a fini quand même plus de bonne heure. Cette année c’est sûr que ce ne sera pas une année record, pas pantoute.» M. Beauvais abonde dans le même sens.

Bien qu’ils n’aient pas de contrôle sur la météo, les pourvoiries tentent de créer les conditions qui permettraient un lancement de saison le plus tôt possible. «Avec les changements climatiques, dès qu’il fait assez froid, on arrose. On n’a pas le choix. Les montagnes de ski n’attendent pas qu’il neige, ils fabriquent leur propre neige maintenant, c’est le même principe qu’on fait ici», avance le copropriétaire de Chez Bob.

Sécurité

Même si la glace pourrait atteindre les 12 pouces nécessaires à certains endroits, cela ne veut pas dire que les pourvoiries pourront lancer leurs activités hivernales. «Il faut que tu penses au reste du lac. Quand tu commences à mettre des cabanes, les gens se promènent un peu partout, souligne M. Courchesne. Nous autres, ça peut être bon où on est, mais il faut que tu penses qu’il va y avoir des gens qui vont vouloir aller ailleurs et peut-être que ce sera moins sécuritaire.» Francis Beauvais a également à l’oeil les irrégularités de la glace. «Avec les gros vents que nous avons connus, il y a des endroits où ça a fait des trous. C’est pour ça que ce n’est pas sécuritaire», soutient-il.

Les pourvoiries pourraient choisir de retarder le lancement de la pêche sur glace ou limiter l’accès aux véhicules plus légers. M. Courchesne soulève notamment le cas de l’hiver 2016 où la saison n’avait duré que deux fins de semaine. Seuls les véhicules tout-terrain (VTT) y étaient autorisés.

Attente

«Tout est prêt, on attend juste le froid», affirme M. Beauvais. Malgré les redoux qui ont marqué la région dans les dernières semaines, les prévisions météorologiques annoncent le retour à des normales saisonnières.

Il est encore trop tôt pour affirmer que cela permettra le lancement de la pêche sur la glace. De plus, Jacques Courchesne n’écarte pas la possibilité que les temps restent doux. «C’est sûr que dans deux semaines, s’ils nous annoncent encore un mois chaud, ça ne va pas marcher, affirme-t-il. S’il ne fait pas froid en février et qu’on ne tombe pas dans des-15 °C, je ne vois pas comment on va pouvoir faire.»