Le communautaire présente quatre revendications au prochain gouvernement
COMMUNAUTAIRE. Une quinzaine de groupes communautaires de Brome-Missisquoi ont joint leur voix à d’autres groupes de l’Estrie hier avant-midi en lançant quatre grandes revendications au prochain gouvernement qui sera élu, dans le cadre du mouvement provincial Engagez-vous pour le filet social.
Les organismes communautaires réclament un meilleur financement récurrent.
» On est environ 4000 organismes d’action communautaire autonome au Québec, indique le directeur de la Corporation de développement communautaire de Brome-Missisquoi, Nicolas Gauthier. On a besoin d’une hausse de financement de 460 M$, indexé annuellement, à la mission. C’est ce qui permet aux organismes de choisir librement leurs actions, leurs projets et leurs activités pour faire de l’éducation populaire, la transformation sociale et aider les gens. «
Dans Brome-Missisquoi, poursuit M. Gauthier, la hausse de financement s’élèverait à 5,75 M$.
» Sans ce financement-là, ça contribue à effriter le filet social, martèle-t-il. Dans le contexte de pénurie de main-d’oeuvre actuelle, il y a des organismes qui sont au bord du gouffre. «
Les organismes réclament également plus d’investissements dans les programmes et les services sociaux, que ce soit en santé, en éducation, en transport collectif, en petite enfance, en protection de la jeunesse, en services juridiques ou encore au soutien aux personnes immigrantes.
» Ce sont des outils essentiels pour assurer à tous et toutes un niveau de vie décent, déclare de son côté la coordonnatrice du Centre femmes des Cantons, Josiane Whittom. On est là pour le rehaussement du financement parce que nos travailleurs et travailleuses sont épuisés. «
Pour ce qui est de la fiscalité, les organismes demandent également que le gouvernement mette en place de nouveaux paliers d’imposition, entre autres.
» Il faut mieux partager la richesse pour permettre à nos collectivités d’être plus résilientes face aux prochaines crises, notamment la crise climatique, affirme la coordonnatrice de la Maison des jeunes de Cowansville, Joyce Thibault. Une fiscalité progressive assure d’avoir des services aujourd’hui et demain sans toucher au Fonds des générations, et donc faire en sorte qu’on n’endette pas nos jeunes. «
Le milieu communautaire exige aussi au prochain gouvernement de faire progresser la démocratie et les droits humains.
» Faire progresser la démocratie, c’est entre autres de s’attaquer aux nombreux obstacles qui limitent la participation citoyenne de beaucoup trop de gens, clame pour sa part la coordonnatrice du Sac à mots, Caroline Plaat. Demander à des personnes faiblement alphabétisées ou allophones d’évoluer dans un monde complexe, bureaucratisé et numérisé où tout passe par des guichets de service, c’est comme de lui dire à tous les jours de sa vie que cette société-là n’est pas vraiment pour elle, n’est pas assez bonne pour faire entendre sa voix et que sa participation n’est pas vraiment nécessaire. «
Ces représentants des organismes communautaires se sont par la suite dirigés vers Montréal pour participer au rassemblement Engagez-vous pour le filet social dans la métropole.