Les professeurs de Val-des-Cerfs sortent manifester
ÉDUCATION. Lenteur dans les négociations, précarité d’emploi, alourdissement des tâches, départs précipités vers un autre domaine ou pour la retraite, manque d’accompagnement et d’aide directe pour les élèves en difficulté. Les enseignants et les enseignantes du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska (SEHY) en ont gros sur le coeur et l’ont fait savoir bruyamment en fin de journée, hier, lors d’une manifestation.
Sans convention collective depuis le 31 mars dernier, les syndiqués du SEHY, affiliés à la Fédération autonome de l’enseignement, pressent le gouvernement de François Legault d’agir le plus tôt possible pour le bien-être des élèves d’aujourd’hui et de demain. Après plusieurs rondes de négociation, les deux parties n’ont toujours pas réussi à s’attendre sur un nouveau contrat de travail.
«Les négociations au national font du sur place et de notre côté, on veut que ça bouge», a déclaré la présidente du SEHY, Alina Laverrière. «Notre tâche n’arrête pas de s’alourdir d’année en année et nos profs ne sont plus capables de vivre ça. C’est le temps que ça change et que les choses se mettent en place», a-t-elle ajouté.
En plus des revendications salariales et organisationnelles, ces syndiqués de l’enseignement réclament un meilleur accès aux services spécialisés (orthopédagogie, orthophonie, etc.) destinés aux élèves handicapés et aux élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA).
«C’est très difficile d’accéder aux services. C’est pas compliqué. Ça prend presque des chapelets sur la corde à linge pour réussir à avoir des services pour nos élèves», a illustré l’enseignante Chantal Beauchemin. «Ces petits-là et leurs familles n’ont pas non plus les moyens ($$$). On dit aux parents que l’école publique offre des services, mais pour l’instant, ce n’est pas le cas.»
Selon Chantal Beauchemin, les délais d’attente pour obtenir du soutien académique sont beaucoup trop longs dans le réseau de l’éducation.
«Un jour, j’ai eu un élève qui a reçu un diagnostic de déficience intellectuelle légère. Ç’a pris trois ans avant qu’il soit sur le chemin d’une classe adaptée à ses besoins. Tu comprends que c’est difficile pour cet enfant-là de vivre dans une classe régulière. Et des histoires comme ça, il y en a des pelletées», a laissé entendre Mme Beauchemin.