Regain d’activité aux Lofts de Bedford
AFFAIRES. Plusieurs bâtiments industriels ont été désertés au fil des ans après la disparition d’entreprises manufacturières jadis prospères. Plusieurs de ces immeubles changent de vocation et se remplissent petit à petit avec l’arrivée de nouveaux locataires. Le regain d’activité aux Lofts de Bedford en est un bon exemple.
L’ancienne usine Exeltor a connu ses heures de gloire au siècle dernier alors qu’elle opérait sur trois quarts de travail avec plus de 800 employés. De nombreuses photos d’époque, affichées dans le hall d’entrée du bâtiment, sont encore là pour en témoigner.
Si le départ de cet employeur de premier plan a causé tout un émoi à Bedford, le regain d’activité dans ce bâtiment de 100 000 pi2 a été moins spectaculaire, mais témoigne une fois de plus de l’importance des PME dans la restructuration de l’économie québécoise.
Une trentaine de locataires
Le complexe Les Lofts de Bedford abrite aujourd’hui les installations de plusieurs artistes, artisans, travailleurs autonomes et petites entrepreneurs de différents secteurs d’activité. Avec une trentaine de locataires provenant de tous les horizons, ce n’est pas la diversité qui manque. L’Avenir & Des Rivières a pu le constater, la semaine dernière, lors d’une visite guidée des lieux en compagnie du propriétaire, Pierre Laflamme, et de trois représentants de l’administration municipale.
«Notre immeuble de 100 000 pi2 affiche un taux d’occupation de 60 %. En plus de son prix de location très concurrentiel, l’immeuble présente une architecture similaire à celle des édifices du début du siècle, avec une abondante fenestration, des murs de brique et des planchers de bois. Plusieurs bâtiments industriels sont passés sous le pic des démolisseurs, mais le nôtre a été conservé en bon état», signale le propriétaire.
M. Laflamme estime par ailleurs que Bedford est un «terreau fertile au développement des entreprises» et offre des possibilités extraordinaires.
«C’est bien d’avoir un bâtiment fantastique, encore faut-il que la ville hôte offre des attraits et des avantages. C’est la combinaison parfaite pour attirer et retenir des entrepreneurs à la recherche d’un espace de travail et d’un milieu de vie distinctifs», ajoute-t-il.
Profil des locataires
Au rez-de-chaussée de l’ancienne usine Exeltor, on retrouve notamment Conception VM, un fabricant d’équipements industriels sur mesure qui dessert les entreprises Omya, Agrigesco inc., Roulements Koyo, ABB Électrification, Atelier d’usinage Choinière et autres. Vincent McCutcheon et ses deux collaborateurs se sont établis dans l’ancienne usine de la rue Rivière en 2014.
Okanagan Vinery & Ciders, un fabricant d’équipements en acier inoxydable pour les vignobles, brasseries, cidreries et acériculteurs, compte aussi parmi les plus anciens locataires de l’immeuble.
Jussaume Entreprises, un fabricant de chaises, tables et autres pièces de mobilier design pour les hôtels, restaurants et institutions, a également un pied à terre aux Lofts de Bedford.
La liste des occupants inclut par ailleurs Pratte Cuisines, une entreprise de transformation alimentaire (canapés, viandes, poissons), Les Pétards, une PME spécialisée dans les cosmétiques et produits de beauté, Infrarouge, une compagnie de création et de production, et l’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi.
Trois entreprises spécialisées dans l’agroalimentaire, actuellement en mode démarrage, disposent également d’un local sur le même plancher. Il s’agit de la Distillerie Maison Alfred, du Cartel des spiritueux, et de la Brasserie agricole de Bedford. La Brasserie Dunham y entrepose également une partie de ses contenants.
Plusieurs artistes et artisans ont également établi ou relocalisé leur atelier aux Lofts de Bedford.
Un «plus» pour l’économie locale
Le maire de Bedford, Yves Lévesque, se dit emballé de sa dernière visite aux Lofts de Bedford et reconnaît que l’immeuble a connu beaucoup de développements au cours des 18 derniers mois.
«Je ne l’avais pas encore visité cette année en raison de la pandémie, mais je sais que le propriétaire a été en contact régulier avec notre service d’urbanisme afin de s’assurer que le bâtiment était en tout point conforme aux normes», indique-t-il.
Le maire se dit agréablement surpris de la diversité des entreprises et du niveau d’achalandage à l’intérieur des murs de la vieille usine.
«C’est un milieu de travail intéressant, car les locataires ne sont pas isolés chacun dans leur coin. Ils se connaissent tous entre eux et semblent s’entraider les uns les autres», ajoute M. Lévesque.
Ce dernier laisse entendre que le coût du loyer et la proximité de Montréal contribuent également à la popularité du site.
«Avec le développement d’internet, de plus en plus d’entrepreneurs choisissent de travailler à l’extérieur des grands centres. Les ventes en ligne leur permettent par ailleurs de rejoindre leur clientèle peu importe l’endroit où ils se trouvent. C’est un plus pour Bedford, car plusieurs d’entre eux s’y procurent leurs biens de consommation courante et finissent par s’établir dans la région», explique le maire de Bedford.