Douze jours de lutte contre la violence faite aux femmes
COMMUNAUTÉ. Cinq organismes de lutte contre la violence faite aux femmes de la Haute-Yamaska et de Brome-Missisquoi vont souligner les 12 jours d’action pour l’élimination de la violence faite aux femmes.
Cette campagne nationale est observée par une coalition d’organismes de Granby, Cowansville, et de Bedford entre le 25 novembre et le 6 décembre prochain. Parmi eux, la Maison Alice-Desmarais, Horizon pour elle, le Centre de femmes Entr’Elles, le Centre Femmes des Cantons, Avante Women’s Centre et le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel.
Durant ces 12 jours d’action pour l’élimination de la violence faite aux femmes, la coalition investira les médias sociaux pour marteler son message. «On veut vraiment sensibiliser les gens à cette cause. C’est un fléau qui est toujours présent. On les invite à porter le ruban blanc pour signifier qu’ils ne cautionnent pas les actes de violence envers les femmes», affirme Karolanne Gagné, intervenante à la Maison Alice-Desmarais de Granby. L’organisme soutient à lui seul chaque année, plus d’une centaine de femmes victimes de violence verbale, psychologique, sexuelle et physique. La Maison les écoute, les abrite, les accueille, leur offre des services externes et d’hébergement. Il sensibilise des milliers de jeunes et mois jeunes à reconnaître les signes précurseurs de violence.
Les efforts déployés ne tombent pas dans le vide. La Fondation canadienne des femmes rapporte qu’une femme perd la vie aux mains de son conjoint, tous les six jours au Canada. Selon la Fondation, 67 % des Canadiennes et Canadiens disent connaître personnellement au moins une femme ayant déjà été victime de violence physique ou sexuelle. Chaque soir, environ 300 femmes et enfants se font refuser l’accès à des refuges au pays, parce qu’ils sont déjà pleins. «Au Québec, en 2015, 19 406 personnes ont été victimes de crimes contre la personne commis dans un contexte conjugal. Ces crimes ont fait 15 131 victimes féminines (78 %) et 4 275 victimes masculines (22 %)», rapporte l’Institut national de la santé publique du Québec. Et ce ne sont là que quelques chiffres. D’autres sont encore plus terribles.
La violence faite aux femmes doit être portée à l’attention du public et tous les moyens sont bons pour y arriver. La pandémie aurait eu des effets observables sur le nombre de signalements et de personnes soutenues par la Maison, affirme Karolanne Gagné. «Pendant la pandémie, ça a été plutôt stable. Une fois que les gens sont retournés au travail, on a eu plus d’appels, car les femmes n’étaient pas en mesure de nous appeler alors qu’elles étaient 24 heures sur 24 avec leurs conjoints», observe Mme Gagné. Les besoins sont criants et la coalition profite de cette campagne pour réclamer des aides financières plus conséquentes deux paliers de gouvernement. Elle dit souffrir d’un manque de ressources chronique.
Rappelons que le 25 novembre marque la Journée internationale pour l’élimination de la violence faite aux femmes des Nations unies, et le 6 décembre, le drame de l’École polytechnique de Montréal en 1989, où 14 femmes ont perdu la vie.