Un déficit historique de 14,9 milliards pour le Québec
COVID-19. Le ministre des Finances a fait le point sur la situation financière du Québec, trois mois après le début de la crise provoquée par la pandémie de COVID-19. Les dépenses additionnelles associées à la pandémie, jumelées à une baisse des revenus évaluée à 8,5 milliards de dollars, entraîneront un déficit historique de 14,9 milliards de dollars pour l’année financière 2020-2021 précise Eric Girard. Il s’est par ailleurs engagé à ne pas augmenter le fardeau fiscal des Québécois.
«Les derniers mois n’ont pas été faciles, et il nous reste beaucoup de travail à faire, mais je suis convaincu que nous serons en mesure de préparer un « après COVID-19 », où le Québec et son économie retrouveront la vitalité et le dynamisme qui les caractérisaient il y a quelques semaines à peine», déclare Eric Girard, ministre des Finances du Québec.
En quelques semaines, le gouvernement a mis de l’avant un soutien financier équivalent à celui qui avait été mis sur pied en 24 mois lors de la crise financière de 2008-2009. L’impact budgétaire totalise plus de 6,6 milliards de dollars, soit :
- 3,7 milliards de dollars pour renforcer le système de santé afin de faire face à la crise sanitaire;
- 1,0 milliard de dollars pour appuyer les travailleurs et les particuliers;
- 2,0 milliards de dollars pour atténuer l’impact de la pandémie sur l’économie.
Ces mesures ont permis, depuis la mi-mars, de mettre plus de 28 milliards de dollars en liquidités à la disposition des différents acteurs économiques du Québec.
Ces perturbations auront un impact important sur l’économie malgré le déconfinement en cours. Ainsi, une contraction du PIB réel de 6,5 % est maintenant attendue au Québec en 2020, alors que le budget de mars dernier tablait sur une croissance de 2 %. Il s’agit d’une situation exceptionnelle. À titre comparatif, la baisse du PIB en 2020 est plus marquée que celle observée lors de la crise financière mondiale de 2008-2009.
En mars 2021, le ratio de dette brute sur le PIB est prévu à 50,4 %, ce qui demeure inférieur à celui qui prévalait encore en 2017. Cette hausse de l’endettement est le résultat combiné du déficit et de la baisse du PIB, et ne modifie la volonté de faire de la réduction du poids de la dette une priorité pour le gouvernement indique-t-on.
«En effet, malgré le déficit inégalé, le gouvernement vise un retour à l’équilibre budgétaire d’ici cinq ans. L’atteinte de cet objectif ne se fera pas au détriment des services publics ou par une hausse du fardeau fiscal des Québécois. L’assainissement des finances publiques s’inscrira également dans la volonté du gouvernement de bâtir une économie verte, comme annoncé lors du budget de mars dernier. Le gouvernement examinera la nécessité de revoir la Loi sur la réduction de la dette et instituant le Fonds des générations, notamment en ce qui a trait à l’atteinte des cibles pour l’année 2025-2026», explique-t-on.