Des lendemains incertains pour les centres d’entraînement physique
AVENIR. Les propriétaires de centres d’entraînement nagent toujours dans l’incertitude et s’attendent à des lendemains difficiles. À l’heure actuelle, ces établissements sont en mesure d’offrir de l’entraînement supervisé à l’extérieur (séances privées ou semi-privées), mais rien d’autre.
Même si les directives gouvernementales ne sont pas encore connues, tout laisse croire que les centres d’entraînement ne pourront utiliser qu’une partie de leur équipement afin de respecter les mesures de distanciation de deux mètres. Il leur faudra également composer avec une réouverture partielle de leurs installations. On envisage notamment de réduire l’achalandage en recourant à un système de réservation et en imposant des horaires aux clients.
«Notre capacité d’accueil devrait diminuer de 25 %. Nous avons la chance de pouvoir compter sur un très grand local et de pouvoir transférer une partie de notre équipement dans une salle destinée aux cours de groupe», précise Érick Grandmont, d’Énergie Sud.
Ce dernier craint une baisse de clientèle lors des premiers mois suivant la réouverture.
«Si beaucoup de gens ont hâte de reprendre l’entraînement, d’autres sont plus craintifs et vont probablement attendre de voir comment ça se passe avant de revenir. Le bouche-à-oreille va cependant faire son effet et les craintes vont s’estomper», avance-t-il. «Il y a également des gens qui se sont mis au vélo ou qui ont acheté des appareils et vont continuer de s’entraîner à la maison», ajoute-t-il.
Geneviève Émond, de Concept Kiné Pro, soutient par ailleurs que l’industrie devra faire preuve d’imagination pour tirer son épingle du jeu.
«Nous allons tout mettre en œuvre pour développer des partenariats encore plus forts avec les municipalités, les organismes et les entreprises privées. On fait déjà de la prévention et on organise des journées santé en milieu de travail, mais ces mandats devront être augmentés», affirme-t-elle.
Augmentation des frais
Les propriétaires de centres d’entraînement seront par ailleurs tenus de se procurer de l’équipement de protection à grands frais.
«On nous demande d’être plus blanc que blanc. J’ai donc acheté un dispensateur de bruine pour désinfecter le local et commandé 15 stations sanitaires. Je vais également poser des pastilles sur le plancher, dès demain, pour diriger les gens vers les appareils. La mise en place de ces mesures va me coûter 11 $ par mois par client», précise M. Grandmont.
Pour compenser les nouvelles dépenses encourues et la baisse d’achalandage dans ses installations, l’industrie espère pouvoir compter sur un minimum d’aide des autorités gouvernementales.
«Le gouvernement pourrait par exemple assouplir les règles qui régissent les abonnements, mettre en place une campagne de promotion axée sur la remise en forme, offrir par un crédit d’impôt aux clients pour diminuer le coût de leur abonnement ou une exonération de taxes aux des centres offrent les services des professionnels de kinésiologues. Les services des kinésiologues sont toujours taxés, alors que les services offerts par les physiothérapeutes ou les nutritionnistes ne le sont pas», insiste Mme Émond.