Farnham: les Chénier en affaires depuis un demi-siècle
ÉCONOMIE. Les entreprises familiales de Farnham de 50 ans d’ancienneté sont plutôt rares. Les Chénier font partie de ce club sélect, eux qui brassent des affaires depuis 1968 et continuent de prendre de l’expansion.
Réal Chénier et sa conjointe Claire Forgues ont ouvert un premier atelier de mécanique automobile en 1968 sur la rue Saint-Joseph. Deux ans plus tard, ils déménageaient leurs installations sur la rue Principale, à l’emplacement actuel du magasin Rossy, et se joignaient au réseau de détaillants de la pétrolière Texaco.
Le garage Chénier aura par la suite pignon sur les rues Saint-Paul (1989 à 1995) et Jacques-Cartier (1995 à 2006).
«Nous avons délaissé la mécanique automobile en 2002, pour nous concentrer sur les services de remorquage et de dépannage», signale le fondateur de l’entreprise.
Relève familiale
La famille Chénier a déménagé ses pénates sur le chemin Rive-Sud en 2006. Treize ans plus tard, l’atelier de mécanique de Remorquage 4 Saisons s’y trouve toujours alors que les bureaux administratifs et la centrale d’appels téléphoniques de la compagnie ont quitté le sous-sol de la maison familiale et sont maintenant basés sur la rue Dean, à Cowansville.
Au fil des ans, les frères Patrick, Marc et Éric ont repris les commandes de l’entreprise familiale. Leur père Réal, aujourd’hui âgé de 74 ans, est encore présent au garage alors que leur mère Claire a délaissé la comptabilité et la prise des appels téléphoniques. Leur sœur Annie a par ailleurs quitté la compagnie l’année dernière et choisi de réorienter sa carrière.
Le responsable de la division remorquage, Patrick Chénier, a commencé à travailler pour son père à l’âge de 13 ans comme pompiste. Dès l’obtention de son permis de conduire, à l’âge de 16 ans, il a commencé à conduire une remorqueuse.
Ce dernier reconnaît que l’industrie du remorquage est exigeante et ne convient pas à tout le monde, mais il n’en adore pas moins les défis qui se présentent à lui.
«Notre entreprise, c’est du 24/24 et du 7/7. Il y a même des gens qui nous appellent la nuit, sachant que nous sommes toujours à portée du téléphone, simplement pour jaser. Il ne s’agit pas de clients, ayant besoin d’une remorqueuse, mais de personnes anxieuses ou qui font de l’insomnie», révèle Patrick Chénier.
Dépannage et transport
Remorquage 4 Saisons partage son temps entre le dépannage/remorquage et le transport de cabanons, de tracteurs et de machinerie.
«Nous livrons surtout au Québec (75 % du volume), mais également en Ontario et au Nouveau-Brunswick. Ça nous occupe dans les périodes de l’année où le remorquage est plus tranquille, soit en avril-mai et en septembre-octobre», précise Patrick Chénier.
L’entreprise familiale fait par ailleurs du remorquage à la grandeur de Brome-Missisquoi. Elle dessert notamment les concessionnaires de Cowansville et offre de l’assistance routière pour CAA- Québec – les huit autres clubs automobiles – depuis une vingtaine d’années.
«Les clubs automobiles, c’est un bon complément, car ils nous réfèrent beaucoup de clients», indique Réal Chénier.
L’entreprise emploie aujourd’hui six personnes à temps plein, trois autres à temps partiel et dispose d’une flotte de douze remorqueuses pour satisfaire à la demande.
Véhicules en miettes
La conception des véhicules de plaisance a beaucoup changé au cours des dernières décennies et les remorqueurs sont là pour en témoigner.
«De nos jours, les autos sont conçues pour se démanteler au moindre impact, de façon à protéger le chauffeur et les passagers. Ça n’a pas besoin de frapper fort pour qu’un véhicule soit déclaré perte totale», observe Réal Chénier.
Ce dernier estime que les accidents ne sont pas près de baisser, car on retrouve de plus en plus de véhicules sur les routes.
«Il faut également dire que les automobilistes roulent vite, utilisent leur cellulaire au volant et ont toujours plein de choses dans la tête. De plus, il y a toujours autant de gens qui conduisent avec les facultés affaiblies (alcool, drogues ou un mélange des deux)», poursuit Patrick Chénier.
Réal Chénier constate par ailleurs que le recrutement du personnel est de plus en plus difficile et que les coûts d’opération – les primes d’assurance notamment – sont de plus en plus élevés. «En assurances seulement, ça nous coûte 3000 $ par mois ou 100 $ par jour», résume-t-il.