La Ville de Bedford tend la main à trois municipalités voisines
MUNICIPAL. Est-ce que le pôle géographique de Bedford pourrait passer de huit à quatre municipalités? Fusion? Regroupement de services? La Ville de Bedford invite les élus de Saint-Ignace-de-Stanbridge, Stanbridge Station et du Canton de Bedford à se pencher sur la faisabilité d’un regroupement municipal.
Alors que des municipalités font face à de nombreux défis financiers et démographiques, la Ville de Bedford prend les devants avant de frapper le mur, illustre le maire de localité, Yves Lévesque. Les élus de la communauté de plus de 2500 âmes veulent obtenir le portrait global sur les tenants et aboutissants d’un éventuel regroupement. Une première rencontre d’information en présence d’acteurs municipaux du Pôle a d’ailleurs eu lieu le 17 juin dernier pour discuter d’un projet d’étude.
«Avec une population de 2500 personnes, on ne peut plus vivre. Juste pour l’administration de nos villes, on se doit de se regrouper et de s’équiper pour faire face à la réalité d’aujourd’hui», déclare le maire de Bedford.
Pour en avoir le cœur net, l’élu de Bedford revendique une étude de regroupement municipal subventionnée et réalisée par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH). Ce à quoi les conseils de Stanbridge Station et de Saint-Ignace-de-Stanbridge ont répondu positivement par voie de résolution à la démarche de Bedford. Alors que le Canton de Bedford a décliné l’invitation de la ville-centre.
Ça ne veut pas dire que le regroupement est la solution, mais au moins, l’étude va nous guider. – Yves Lévesque, maire de Bedford
Le spectre d’une forte hausse de la taxe foncière à l’issue d’un regroupement pourrait expliquer notamment la position du Canton de Bedford, croit Yves Lévesque. «Est-ce que 0.93 $ (du 100 $ d’évaluation…taux en vigueur à Bedford) est trop cher pour le Canton? Oui. Est-ce qu’un taux à environ 0,50 $ est trop bon marché au Canton? Oui. Il y a un juste milieu (…). C’est sûr que le taux de taxation est l’une des batailles.»
«Notre objectif, ce n’est pas d’aller en guerre. C’est de faire une étude. Le statu quo n’est plus une solution», a laissé entendre le maire de Bedford.
Agir avant qu’il soit trop tard
Outre les charges administratives qui augmentent, la dévitalisation frappe les huit localités du Pôle de Bedford, prétend le maire Lévesque. Depuis 2001, le déclin démographique se fait sentir sur l’ensemble du territoire (Bedford -6 %, Canton de Bedford -16,8 %, Saint-Ignace -2,2 % et Stanbridge Station -24,2 %).
«Moi, ce qui me frappe, c’est qu’on est en décroissance de 6-7 % en général et nos voisins dans la MRC sont en croissance de 14-15 %. Ton voisin grandit et nous, on régresse tout le temps», affirme l’élu.
«Il y a une régression au niveau de la population et le salaire moyen est plus bas que le reste de la MRC. Ces facteurs socioéconomiques font en sorte que la roue ne tourne pas», soutient le directeur général de la Ville de Bedford, Guy Coulombe.
Dans l’hypothèse qu’une étude se concrétise, les données recueillies (fiscalité, finance, ressources humaines et matérielles) par le MAMH seront ensuite présentées aux élus. Ces derniers seront alors appelés à se prononcer sur le bien-fondé de poursuivre ou non les discussions.
«Pour nous, c’est clair que ce n’est pas un regroupement pour les huit municipalités. C’est peut-être un, deux ou trois regroupements qui sont viables dans le pôle de Bedford», indique M. Coulombe.
Selon Yves Lévesque, la présence de 56 élus et de huit directions générales pour une population d’environ 8000 habitants (pôle de Bedford) n’a pas plus sa raison d’être en 2019.
«Seulement pour nos frais de vérificateurs, c’est entre 15 000 et 20 000 $ par ville. On paye ça huit fois», martèle le maire de Bedford.