Un nouveau départ pour la Farnhamienne Chantal Royer
DÉFI. Chantal Royer ne l’a pas eu facile ces dernières années, avec la présence à la maison de deux adultes en fauteuil roulant, mais voilà maintenant qu’elle peut passer à autre chose et donner suite aux projets qui lui tiennent à cœur.
À 52 ans, la Farnhamienne repart pour ainsi dire à zéro après avoir élevé huit enfants et hébergé deux d’entre eux aux prises avec la dystrophie musculaire de Duchenne.
«En 30 ans, je n’ai pris qu’une seule semaine de répit. C’était en 2015 ou 2016. Je n’ai jamais répété l’expérience par la suite», indique-t-elle.
Chantal Royer aurait pu placer ses enfants malades en institution, il y a nombre d’années, mais celle-ci a fait le pari qu’elle était en mesure de subvenir à leurs besoins élémentaires avec un peu d’aide. C’est notamment elle qui les nourrissait, les déplaçait, les crémait, les mettait au lit et s’occupait du bon fonctionnement des respirateurs artificiels permettant à Danny et Maxime de respirer convenablement.
«Il m’arrivait fréquemment de me lever la nuit pour replacer un masque qui s’était déplacé. C’était pratiquement du travail 7/7 jours et 24/24 heures», précise-t-elle.
Marché du travail
Quatre mois après le décès de Danny à l’âge de 31 ans et un mois après le décès de Maxime à l’âge de 29 ans, Chantal Royer n’a toujours pas dormi une nuit entière. Elle réalise cependant que sa vie change petit à petit et qu’elle a maintenant beaucoup de temps à sa disposition.
«J’ai été habituée à fonctionner sous pression. Comme je n’ai plus à m’occuper de mes deux enfants handicapés, je me sens perdue et je constate que la maison devient soudainement bien silencieuse», explique la mère de famille.
Mme Royer est bien consciente qu’elle devra réintégrer le marché du travail, après avoir passé les 34 dernières années à la maison, si elle veut être en mesure de conserver sa maison.
La quinquagénaire a plusieurs projets en tête et évalue présentement les options qui s’offrent à elle.
«Je pourrais offrir du répit pour les aidants à mon domicile en y accueillant des personnes handicapées ou en convalescence. J’ai sans doute également l’expérience et les qualités requises pour travailler dans le réseau de la santé comme préposée aux bénéficiaires. J’envisage également la possibilité de mettre à profit ma passion pour la couture en ouvrant une boutique de vêtements pour bébés ou pour chiens confectionnés à la main. Ce ne sont pas les idées qui manquent», avoue-t-elle.