Isabelle Charest: personnalité féminine 2018 de L’Avenir et des Rivières
POLITIQUE. Chef de mission pour le Canada aux Jeux olympiques de Pyeongchang, lancement en politique, élection et nomination à titre de ministre: l’année 2018 a été vive en émotion pour Isabelle Charest.
«En 2018, on dirait que tout ce que je touche, ça fonctionne, a déclaré Mme Charest. Mes souhaits se réalisent. C’est une grosse année, aussi concentrée, je peux mettre une étoile sur cette année, mais je pense que je ne l’assimile pas encore.»
Triple médaillée olympique en patinage de vitesse courte piste aux Jeux de Lillehammer, Nagano et Salt Lake City, Isabelle Charest a été sélectionnée à titre de chef de mission pour l’équipe canadienne aux Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang, au début de l’année 2018.
«Pyeongchang, ça a été fantastique, a affirmé celle qui avait également été chef de mission adjointe aux Jeux de Rio en 2016. On a eu les meilleurs résultats à vie du Canada aux Jeux d’hiver. Je pense que ça a été le tremplin pour me donner confiance en mes capacités de faire de la politique. Je n’allais pas là pour ça, mais ça m’a quand même ouvert des horizons.»
«Ça m’a amené à côtoyer beaucoup de gens qui gravitent dans le milieu de la politique entre autres, la ministre des Sports, Kirsty Duncan, que j’ai rencontrée aux Jeux, a-t-elle ajouté. Ça a amorcé un nouveau parcours pour moi. Ensuite, ça a déboulé très rapidement.»
Après cette expérience, elle est retournée à son emploi comme coordonnatrice des communications à la Commission scolaire du Val-des-Cerfs avant d’officialiser son entrée en politique au mois de juin, portant les couleurs de la Coalition avenir Québec dans la circonscription de Brome-Missisquoi.
«Quand j’ai pris la décision de me lancer en politique, je voulais prendre un temps de repos, a raconté Mme Charest. Dans les deux dernières années, mes vacances, je les passais aux Olympiques. Je me disais que je ne voulais pas annoncer ça tout de suite, je voulais me reposer, et stratégiquement, c’était logique. Les deux dernières années ont été très chargées pour moi, c’est peut-être pour ça que j’ai l’impression que ça a duré dix ans, mais de très belles années. Je pense que je ne réalise pas encore l’année que je viens de vivre. C’est un véritable conte de fées.»
Isabelle Charest a finalement été élue avec 44,4% des voix, mettant un terme à 38 ans de règne libéral, avec Pierre Paradis dans la circonscription.
Pas de temps mort
Depuis son retour de la Corée du Sud, Isabelle Charest a roulé à plein régime, lancée en campagne électorale menant ultimement à son élection le 1er octobre et sa nomination à titre de ministre quelques semaines plus tard.
«Du fait que j’ai eu un ministère, évidemment, ça rend la chose plus occupée, les déplacements, aussi, plus fréquents, mais je m’attendais à ce que ce soit assez mouvementé, a affirmé Mme Charest. Les deux semaines qui ont suivi l’élection, tant qu’on n’était pas assermentés, on était dans un espèce de vide. J’avais hâte que tout se mette en branle. On se retrouvait également avec le défi à la CAQ d’avoir beaucoup de nouveaux députés. C’est une grosse organisation à faire.»
Il y a une période d’apprentissage pour les plus de 70 nouveaux élus à l’Assemblée nationale. Même le conseil des ministres compte sur plusieurs nouveaux visages.
«Seulement dans la procédure et les interventions, les débats, je me doutais de comment ça fonctionnait puisque j’y avais déjà assisté, a relaté la députée de Brome-Missisquoi. Il y a plein de choses dans la démarche politique qui est à apprendre. La beauté de la chose, c’est que tout le monde apprend.»
Même si, après les élections, l’Assemblée nationale n’a siégé que pendant deux semaines, Isabelle Charest considère que son gouvernement a bien fait.
«Les deux premières semaines, on en est fier, a-t-elle déclaré. Il y a quand même trois projets de loi qui ont été déposés. Personne n’a chômé. Ça va très vite. Je suis contente qu’on ait eu ces deux semaines-là avant Noël. Ce sont deux semaines intensives, mais avec la pause, ça fait qu’on peut se remettre de nos émotions. Cette semaine qu’on ne siège pas. C’est une bonne chose. Ça nous donne le temps de tout assimiler.»
La suite
Isabelle Charest l’admet elle-même, l’année 2019 ne sera pas aussi chargée en événements que 2018. Cependant, elle espère continuer sur sa lancée. Elle a mis sur table quelques objectifs pour le futur proche.
«L’objectif dans la circonscription, c’est sûr qu’on veut accompagner les organismes et les initiatives locales, a-t-elle affirmé. Dans mon ministère, j’ai un gros mandat soit celui d’ajouter une heure de parascolaire au secondaire. C’est évidemment un gros dossier qui a énormément d’implications, mais qui vient toucher aussi mes objectifs pour la région. Ça peut rassembler beaucoup d’objectifs autant dans la pénurie de main-d’œuvre, l’accessibilité aux programmes de formation, dans la persévérance scolaire.
La députée de Brome-Missisquoi désire se faire la porte-parole des gens de la communauté.
«Pour moi, c’est important d’être à l’écoute du milieu et des besoins des intervenants. Mon rôle, je le perçois comme celle qui va être la voix des gens de Brome-Missisquoi au gouvernement. C’est primordial d’être sur le terrain, a-t-elle ajouté. Je suis dans le comté tous les lundis et j’y tiens mordicus. C’est important d’avoir une équipe solide aussi qui peut me représenter.»