Farnham: l’entreprise CED-LO mise tout sur le plastique

ÉCONOMIE. CED-LO, une entreprise de Farnham spécialisée dans le lavage et la granulation du plastique, a le vent dans les voiles… et des projets à la pelle!

Après avoir été désertées pendant plusieurs années, les installations de la défunte Collins & Aikman ont refait surface peu à peu et connaissent un important regain de vie depuis l’entrée en scène de l’entreprise CED-LO.

Cette PME a connu des débuts relativement modestes, mais semble en voie de s’imposer comme un véritable leader dans la valorisation des matières plastiques.

Après un investissement initial de 100 000 $ pour l’achat d’équipement usagé, le propriétaire, Marc Legault, n’a pas hésité à réinvestir 350 000  $ au cours de la dernière année. Il s’apprête à y aller d’une nouvelle mise de fonds de l’ordre de 400 000 $ dans les deux ou trois prochains mois.

«J’ai conçu la chaîne de production de A à Z avec l’aide de deux mécaniciens d’expérience. Leur aide a été essentielle au démarrage de l’entreprise», avance le propriétaire.

CED- LO et ADN Plastique, une compagnie sœur dont M. Legault détient 50 % des parts, comptent aujourd’hui cinq lignes de granulation et une ligne de lavage. L’ajout d’une deuxième ligne de lavage devrait suivre en janvier 2017.

«J’occupe présentement 160 000 pi2 de plancher – incluant 50 000 pi2 d’entrepôts – sur une base locative. À moyen terme, j’ai bon espoir de pouvoir acquérir l’immeuble», précise M. Legault.

L’entreprise a vu le nombre de ses employés grimper de trois à 30 en moins de 18 mois pour ainsi devenir un employeur de premier plan dans la petite communauté de Farnham.

La conjointe du propriétaire, Annie Parent, a également décidé de mettre l’épaule à la roue et occupe aujourd’hui le poste de directrice administrative. Une nouvelle venue viendra grossir l’équipe de direction dès le 1<V>er<V> octobre prochain, en qualité de responsable de la logistique, de l’entreposage et des ressources humaines.

Le transport de la matière sortant de l’usine de CED-LO est par ailleurs donné en sous-traitance.

«Certaines semaines, on peut avoir jusqu’à 14 remorques dans la cour», affirme M. Legault.

Recyclage du plastique

Marc Legault possède plus de 20 ans d’expérience dans le recyclage et la transformation du plastique.

«J’ai démarré trois usines à titre de consultant avant de lancer mon entreprise. Après avoir travaillé pour les autres, j’ai finalement pris le risque de partir à mon compte et de réaliser un vieux rêve. Je venais d’avoir 52 ans…», résume le propriétaire de CED-LO.

L’usine de la rue Collins produit 300 000 kilos de flocons de plastique par mois (quatre millions de kilos par an) qui entrent dans la fabrication de jouets, tuyaux, bacs roulants ou servent d’additifs dans la composition des couleurs.

«Si tout va bien, on devrait doubler la production d’ici un an», signale M. Legault.

CED-LO a su trouver sa niche dans une industrie en pleine effervescence.

«On se spécialise dans le lavage et la granulation du «gros plastique» (chaudières, barils, etc.) provenant des centres de tri du Québec et de l’Ontario. Notre entreprise est l’un des seuls joueurs dans cette catégorie et fait déjà figure de leader. Les autres PME ont tous leur créneau et ne se nuisent pas les unes les autres», ajoute le quinquagénaire.

CED-LO a des commandes pour plus d’un an à l’avance.

«On roule actuellement  24 heures par jour, sept jours par semaine. L’important, c’est de ne pas décevoir la clientèle. Quand on prend un engagement, le client sait qu’il peut compter sur nous et que la marchandise va être livrée à temps», explique-t-il.

Projet révolutionnaire

Marc Legault caresse par ailleurs depuis près de dix ans un ambitieux projet qui devrait éventuellement permettre de donner une deuxième vie aux sacs d’épicerie, au film agricole et à la pellicule d’emballage pour les meubles. Ces produits sont présentement enfouis sous terre, faute de mieux.

«Nous sommes trois partenaires dans l’aventure, des gens de plastique qui croient à ce qu’ils font et qui cumulent près de 60 années d’expérience. Le CLD et la MRC de Brome-Missisquoi s’intéressent de près à notre projet, tout comme le député et ministre Pierre Paradis», affirme M. Legault.

M. Legault et ses partenaires ont déjà parcouru une bonne partie du chemin.

«Le plan d’affaires est monté et nous sommes en démarches pour acheter de la machinerie en Europe. Nous avons également dessiné une ligne de production qui s’inspire largement de ce qui se fait de mieux dans le domaine. Après tout, ça ne sert rien de réinventer la roue», précise le propriétaire de CED-LO.

Ce dernier laisse entendre que la réalisation du projet nécessitera des investissements de plusieurs millions de dollars et devrait entraîner la création de 40 à 50 emplois.

«C’est un projet précurseur et rassembleur qui va faire connaître notre région à travers l’Amérique du Nord», conclut M. Legault.