Enjeux agricoles: les actions concrètes tardent à venir

AGRICULTURE. Dans le cadre de leur rencontre annuelle, la Fédération de l’UPA Estrie et les dirigeants de l’Union des producteurs agricoles (UPA) en ont profité pour rencontrer les médias de Sherbrooke aujourd’hui et mettre en lumière les dossiers importants dans ce secteur qui, à leur sens, stagne du côté du gouvernement.

Par Cynthia Dubé

Cette rencontre survient quelques jours après que le ministre de l’Agriculture Pierre Paradis ait fait connaître les résultats du rapport Pronovost, qui avait pour mandat de présenter un portrait pratique concernant la relève agricole.

Le problème de ce rapport, selon l’UPA, c’est qu’il n’est pas concret et apporte très peu de nouveaux éléments. En fait, tant les bons coups que les problématiques soulevées sont connus depuis longtemps, selon Marcel Groleau, président de l’UPA. Quant aux solutions, elles seraient absentes.

«C’est très préoccupant, a déclaré M. Groleau. Les résultats seront décevants si le ministre Paradis base ses prochaines décisions sur ce rapport. Encore une fois, on va échapper une génération d’agriculteurs. On a perdu un temps de fou avec ce rapport, alors que la relève était l’une des grandes priorités identifiées par le premier ministre du Québec lors de l’assermentation du ministre Paradis.»  

On se renvoie la balle

Parmi les dossiers majeurs pour l’UPA : la gestion des risques et la sécurité du revenu. Il y a plus d’un an, un groupe de travail a déposé un rapport sur ces sujets, mais le gouvernement n’aurait pas donné suite à ses recommandations.

D’ailleurs, en ce moment, la Financière agricole du Québec (FADQ) demande aux différents groupes de producteurs de faire un choix définitif d’ici le 1er juillet entre les programmes ASRA (filet de sécurité en regard de la volatilité des prix des marchés) et les programmes AGRI-Québec (régime d’autogestion des risques). Ces choix définitifs, selon l’UPA, entraîneront un transfert des risques qui penchera davantage vers les fermes et les entreprises agricoles. «Cette situation rendra plus périlleux et plus difficiles les investissements en agriculture, déplore M. Groleau. Ce sera beaucoup plus compliqué pour la relève agricole.»        

Dans un temps où la relève agricole semble au rendez-vous, puisqu’on constate une hausse importante du nombre d’étudiants en agriculture, on demande au gouvernement de suspendre cette consultation auprès des producteurs agricoles, afin d’avoir une véritable discussion avec l’État.     

«En janvier dernier, on a demandé à notre ministre de l’Agriculture de tenir compte de notre proposition, a souligné le président de l’UPA, mais il nous a répondu que la décision ultime devait être prise par la Financière agricole. Nous avons donc fait une demande à la Financière agricole, mais sa présidente nous a répondu qu’elle devait décliner l’invitation parce qu’il n’était pas de sa compétence de discuter avec notre organisation de ce dossier, puisqu’il relève du ministre de l’Agriculture.» 

À qui revient donc la décision finale? On ne semble pas s’entendre sur la réponse pour le moment. De son côté, Marcel Groleau assure que la communication n’a jamais été rompue avec le gouvernement et le ministre Paradis. Il espère donc avoir une réponse à brève échéance.  

TC Media a tenté de joindre le ministre de l’Agriculture Pierre Paradis, mais sans succès.