Des Américains plus nombreux, mais peu dépensiers

ÉCONOMIE. Les commerçants québécois situés près de la frontière canado-américaine n’auraient pas reçu plus de visites de nos voisins du Sud au cours des derniers mois. Malgré la faiblesse du dollar canadien versus le dollar américain, les Américains se feraient timides, soutiennent des marchands consultés par lAvenir Et Des Rivières.

Par Andréanne Turmel

Avec un dollar canadien sous la barre des 80 cents US, des entreprises d’ici croyaient bien profiter de la manne, mais en vain. Le propriétaire du Canadian Tire de Cowansville, Michel Lafleur, est déçu. Il s’attendait justement à faire plus de ventes auprès de clients des États-Unis. «Lorsque la valeur de la monnaie canadienne avait beaucoup baissé, il y a quelques années, plusieurs Américains sont venus magasiner ici. Je n’ai rien encore vu comme ça cette année.» 

Même constat du côté des pharmacies Proxim et Familiprix, de Bedford, et à la quincaillerie J.P. & F. Larochelle Inc., de Dunham.  

De son côté, le propriétaire du Centre du Pneu de Bedford, Robert Poirier, a quant à lui servi environ cinq clients américains depuis le début de l’année, mais ce n’est «rien de significatif» selon lui. 

Il y a toutefois des chanceux. C’est le cas de Josée Blais, propriétaire des Sucreries de l’érable, de Frelighsburg. La femme d’affaires avoue avoir remarqué une hausse de clientèle américaine à son commerce. «On les voit plus souvent qu’avant. Ça fait une différence je trouve.

Hausse des entrées

Même si les billets verts se font rares dans les tiroirs-caisses des magasins québécois, les visiteurs américains sont tout de même au rendez-vous, constate l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). Au poste frontalier de Saint-Armand, 82 965 citoyens américains sont entrés au pays entre janvier et mars 2016 par rapport à 61 279 pour la même période en 2015, selon des données de l’ASFC.

Au point d’entrée de Frelighsburg, 3154 Américains se sont présentés aux douaniers canadiens au cours des trois premiers de 2016 comparativement 2443 durant la même période en 2015. 

Le conseiller en communications de la région du Québec de l’ASFC, Dominique McNeely, a préféré ne pas commenter le sujet. Ce dernier a indiqué ne pas être en mesure d’expliquer ce qui pousse les Américains à traverser la frontière américaine.