La Saint-Valentin: un «douloureux rappel» pour les personnes assistées sociales

L’organisme Action-Plus Brome-Missisquoi a profité de la journée de la Saint-Valentin pour dénoncer à nouveau l’application des dispositions de la Loi sur l’aide sociale entourant la vie maritale.

« La journée de la Saint-Valentin est une date symbolique pour notre regroupement et ses membres puisque les personnes assistées sociales n’ont pas le même droit à l’amour que le reste de la population à cause d’obstacles dans la loi sur l’aide sociale », mentionne Mélanie Ratté, militante impliquée au sein de l’Action Plus Brome-Missisquoi et du Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ).

Action-Plus a effectué une tournée des organismes communautaires de Brome-Missisquoi et de la Haute-Yamaska, le 14 février, afin de sensibiliser la population à cet enjeu et de l’inviter à signer une pétition demandant une modernisation de la notion de vie maritale pour les prestataires de l’aide sociale.

« Avec les autres régions qui ont répondu à l’appel, nous avons amassé 935 signatures », précise Mme Ratté.

Cette pétition, lancée à la mi-décembre par le FCPASQ et portée par le député de Laurier-Dorion Andrés Fontecilla, est disponible sur le site de l’Assemblée nationale jusqu’au 14 mars. Elle s’inscrit dans une série d’actions organisées en vue de s’assurer que la ministre Chantal Rouleau inclut les revendications du regroupement dans la réforme de l’aide sociale prévue pour le printemps prochain.

Conséquences

Lorsque deux personnes sont considérées être en couple aux yeux de la Loi, les versements sont amputés de 25% – pour la majorité des prestataires – et une seule personne peut percevoir la prestation pour le couple.

Selon Action-Plus, plusieurs « conséquences aberrantes » découlent de ce statut: atteinte à l’autonomie financière, risques de violence à l’endroit d’un conjoint, enquêtes très intrusives, cumul de dettes injustifiées, etc.

« Ces dispositions sont un véritable frein à l’amour et à l’entraide. Plusieurs personnes choisissent de vivre seule plutôt que de devoir vivre dans une anxiété constante de se faire couper leurs prestations parce qu’elles sont considérées en couple. Et tout ça en pleine crise du logement! », ajoute Mme Ratté.

Pour remédier à la situation, Action-Plus demande notamment de verser un chèque d’aide sociale par personne, de ne pas tenir compte du revenu du conjoint dans la détermination du montant, de cesser la surveillance accrue des prestataires, d’abolir les critères d’entraide et de commune renommée, de limiter le statut de vie maritale aux personnes qui se déclarent conjointes.