Stéphanie Naud représentera le Canada aux mondiaux de bûcheronnage
BÛCHERONNAGE-SPORTIF. L’athlète de Brigham, Stéphanie Naud, a obtenu son laissez-passer pour les championnats du monde féminins STIHL de bûcheronnage sportif, qui se tiendront au printemps, possiblement en Europe. Pour s’y qualifier, elle a récemment remporté les championnats canadiens.
« Ça a été un peu plus serré que je pensais, mais ça a très bien été », déclare-t-elle d’entrée de jeu.
La compétition s’est d’ailleurs jouée lors de la dernière épreuve.
Stéphanie Naud et la Britanno-Colombienne Andrea Hand étaient nez à nez après les trois premières épreuves. Les deux comeneuses au classement général s’affrontaient à la coupe à la hache à l’horizontale et la gagnante allait savourer la victoire.
La Brighamoise a non seulement gagné l’épreuve, mais a également réussi le meilleur temps jamais enregistré lors d’une compétition STIHL.
« J’étais bien motivée de la couper le plus rapidement possible ! La coupe à la hache à l’horizontale, c’est vraiment mon épreuve de prédilection en général. Au Canada, normalement, je me classe quand même bien, lance-t-elle. Je compétitionne plus aux États-Unis qu’au Canada. Ça va être une super expérience d’aller aux championnats du monde et rencontrer les autres femmes. »
Si elle a inscrit un record du monde à cette épreuve, en la terminant en 28,6 secondes, elle confie qu’il ne s’agit pas de son meilleur temps personnel.
« C’est le meilleur temps de STIHL Timbersports, qui est l’organisation derrière tous les championnats nationaux et le championnat du monde, indique-t-elle. L’an passé, j’ai aussi battu un autre record dans un championnat indépendant en le coupant en 24,25 secondes. »
« Quand je me suis tournée, j’ai un peu perdu l’équilibre et j’ai presque perdu un coup avec ça, rapporte-t-elle. Je suis vraiment contente quand même, c’est un très bel accomplissement pour moi ! »
CHAMPIONNATS STIHL
Les championnats féminins STIHL comptent sur quatre épreuves.
En plus de la coupe à la hache à l’horizontale, il y a également l’épreuve du godendart, qui consiste à couper une rondelle de 16 pouces de diamètre avec une grosse scie à dents, la coupe à la hache à la verticale ainsi que l’épreuve de la scie mécanique.
« Mon épreuve la plus faible, c’est toujours celle de la scie mécanique, admet Stéphanie Naud. Je l’ai joué prudemment pour avoir juste assez de points que ça me prenait pour l’emporter. Pour les trois autres disciplines, j’en ai gagné deux et j’ai fini troisième à l’autre. »
C’est d’ailleurs sur cette épreuve qu’elle se concentrera pour pouvoir remporter les grands honneurs aux championnats mondiaux.
« Gagner, c’est toujours ça l’objectif ! dit-elle candidement, en riant. Aux championnats du monde, il va seulement y avoir trois disciplines. Ils enlèvent la coupe à la hache à la verticale parce qu’elle n’est pas pratiquée partout au monde depuis longtemps. Ça met encore plus d’emphase sur la scie mécanique, que je n’aime pas particulièrement. Les trois disciplines comptent pour autant de points. La scie mécanique, c’est toujours une affaire d’une à deux secondes entre la première et la dernière place. »
Entre temps, Stéphanie Naud prendra part à quelques compétitions puis s’entraînera en vue des championnats mondiaux.
La fin de semaine dernière, Stéphanie Naud participait d’ailleurs à une autre compétition, indépendante cette fois-ci, les championnats canadiens de bûcheronnage du côté de Mactaquac au Nouveau-Brunswick, compétition qu’elle a également remportée.
PARCOURS
Stéphanie Naud célébrera son 29e anniversaire dans deux semaines, bien exactement.
Elle a commencé le bûcheronnage sportif à l’université, alors qu’elle étudiait en gestion agricole au campus Macdonald de l’Université McGill, à Sainte-Anne–de-Bellevue.
« J’ai fait ma technique, mon baccalauréat et ma maîtrise là-bas, où j’ai étudié pendant neuf ans. Lors des cinq premières années, j’étais membre de l’équipe de woodmen. Après ses cinq ans là, j’ai compétitionné de manière professionnelle.
Sportive de nature, elle ne connaissait pas le bûcheronnage sportif avant l’université.
« Je n’avais jamais entendu parler de ça ou vu à la télévision. Venant d’une ferme et étant sportive, je me cherchais un sport. J’étais pratiquement dans toutes les équipes sportives au secondaire et je voulais continuer. Au campus Macdonald, il y avait seulement l’équipe de woodmen et celle de rugby. »
Lors de ses débuts professionnels, Stéphanie Naud a pu compter sur l’appui de Jean-Pierre Mercier, qui affilait ses scies avec McGill. Lui-même athlète en bûcheronnage, il fait l’affilage de scies pour plusieurs athlètes au niveau mondial.
« Il m’a pris sous son aile. C’est un excellent entraîneur. Il m’a entraînée, fourni de l’équipement et m’a vraiment aidée à entrer dans le sport. Il est encore bien présent ! On fait encore pas mal de compétitions ensemble aujourd’hui. »