Promouvoir le hockey comme un sport non genré
SOCIÉTÉ. Le hockey féminin a souvent eu du mal à briser les stéréotypes et à trouver sa place au sein du monde du sport. Cependant, c’est avec la dévotion de personnes comme Mathieu Viens et Amélie Bernard que ce sport retrouve petit à petit ses lettres de noblesse. S’impliquant tous les deux au sein de l’équipe féminine des Stars de Yamaska-Missisquoi, les deux passionnés de hockey multiplient leurs efforts afin de faire connaître et aimer ce sport aux jeunes filles de la région.
Mathieu Viens, un père de famille qui s’implique comme entraîneur-assistant, a toujours eu en tête d’offrir à ses enfants, filles et garçons, des opportunités égales pour pratiquer différentes activités sportives. « Avant d’avoir des enfants, je me disais déjà que j’allais offrir à mes filles la possibilité de jouer au hockey, ou à mon garçon l’opportunité de faire de la gym. C’est une valeur que je trouve important de transmettre », explique-t-il.
C’est, entre autres, ces valeurs fondamentales qui ont poussé le jeune père de famille à s’impliquer activement dans la promotion du hockey féminin. Aujourd’hui, Mathieu Viens et Amélie Bernard croient fermement que cette promotion doit passer par les parents. « Une des difficultés, c’est de faire connaître le hockey féminin aux parents. La communication est difficile, ce n’est pas évident de montrer aux parents que les filles peuvent jouer au hockey entre elles ici. Les parents pensent que leurs petites filles vont jouer avec des gars », souligne-t-il.
Pour accélérer cette promotion, Mathieu Viens et Amélie Bernard organisent, en collaboration avec les Stars, des journées d’initiation au hockey sur glace. Ces journées, qui auront lieu les 3 et 4 septembre prochains, sont conçues pour mettre l’accent sur le plaisir du jeu et pour encourager les jeunes filles à découvrir le sport. « Le but de toutes ces initiations, c’est vraiment d’aller chercher un bassin de joueuses », a indiqué Mme Bernard.
« À un moment donné, dans le cheminement des jeunes filles, rendues à 12-14 ans, elles ont moins envie de jouer avec les garçons. Ce qu’on aimerait, c’est attirer un bassin de joueuses plus jeunes, pour finalement être capable de faire plus qu’une équipe par catégorie afin de donner la chance à celles qui ont plus d’expérience de jouer à des niveaux plus élevés », a-t-elle ajouté.
Du hockey au féminin
La vision à long terme de ces deux passionnés de hockey est double : d’abord, la création d’équipes de hockey féminin à un jeune âge (novice, atome et pee-wee) et ensuite, la pérennité des équipes plus âgées. D’après les deux bénévoles, pour réussir à attirer les filles, il suffit souvent juste de sonder leurs intérêts. « En tant que parent, je ne suis pas certain qu’on demande assez à nos enfants, que ce soit les gars ou les filles, si ça leur tente de faire telle ou telle activité. Il y a des gars qui font du hockey pendant un an, qui n’ont pas d’intérêt envers ce sport, mais qui aiment beaucoup patiner », indique M. Viens.
Avec la création d’équipes plus jeunes (-M7-M9), l’institution cherche à offrir aux joueuses des opportunités de jouer entre filles tout en ayant l’occasion de défier des garçons, simplifiant ainsi également la logistique pour les parents. « Certaines filles découvrent ce sport plus tard, parce qu’on ne leur a pas fait connaître ça plus jeune. Elles finissent par le découvrir parce que leurs amies qui jouent au dek hockey jouent aussi au hockey sur glace et elles veulent suivre leurs amies », mentionne Amélie Bernard.
L’essor du hockey féminin est indéniable, et l’engagement de ce père et de cette mère de famille est le reflet d’une évolution positive dans ce sport. « Je reçois régulièrement des courriels de parents dont les filles jouent au dek hockey et veulent maintenant se lancer dans le hockey sur glace. Il existe un intérêt réel, même si certaines filles commencent peut-être un peu plus tard. Nous les accueillons à bras ouverts et elles apprendront rapidement », affirme Amélie Bernard.
L’ajout d’équipes chez les jeunes filles constitue un autre avantage pour les joueuses, notamment celles qui souhaitent poursuivre leur carrière collégiale. « Les recruteurs sont plus souvent là. C’est plus facile pour eux de voir plusieurs joueuses dans plusieurs équipes, que de suivre une seule joueuse qui joue au masculin. Les parents commencent petit à petit à le réaliser, car c’est un bon moyen pour les joueuses d’avoir de la visibilité », conclut Mme Bernard.