Farnham: sans nouvelle de Mélina Martin depuis 17 ans
RECHERCHÉE. Une quinzaine de disparitions d’enfants sont signalées chaque jour aux agences d’application de la loi du Québec.
Selon le Réseau enfants-retour, ces enfants disparaissent de la maison pour toutes sortes de raisons: certains peuvent être attirés par un prédateur en ligne ou fuguer à la suite d’une vive discussion avec leurs parents. D’autres encore peuvent être enlevés par une personne inconnue ou être emmenés dans un autre pays par un parent qui n’en a pas la garde.
Quelle que soit la raison pour laquelle survient une disparition, la vie des parents en est bouleversée et les minutes se transforment en heures tandis qu’ils attendent désespérément le retour de leur enfant à la maison. C’est notamment le cas de Françoise Algier, la mère de Mélina Martin, une jeune résidante de Sainte-Sabine disparue le 23 janvier 2005, une dizaine de jours après son 13e anniversaire.
Fil des événements
Françoise Algier se souvient encore très bien de la fameuse journée d’hiver qui a bouleversé sa vie et celle de sa famille. Cette journée-là, la mère de Mélina a déposé sa fille au centre-ville de Farnham vers 13 heures. Elle devait la reprendre au restaurant Valentine à 17 heures, mais l’adolescente ne s’est jamais présentée. On l’aurai aperçu le même jour, vers 13h30, au parc Roch-Bourbonnais, non loin de l’école secondaire Jean-Jacques-Bertrand.
Mme Algier a longtemps cru que sa Mélina avait pu fuguer et gardait espoir qu’elle revienne à la maison le jour de ses 18 ans, mais ça ne s’est pas produit. Dix-sept ans après la mystérieuse disparition de sa fille, la mère a maintenant tendance à privilégier la thèse de l’enlèvement.
La directrice générale d’Enfant-Retour Québec, Pina Arcamone, abonde dans le même sens et laisse entendre que les fugueurs quittent rarement aussi longtemps sans donner de nouvelles. Elle n’ose pas trop s’avancer sur les causes de la disparition, mais ajoute que, dans les cas d’enlèvements, on a généralement affaire à un enlèvement parental plutôt qu’à un enlèvement perpétré par un étranger.
Télé et plongée
Malgré la douleur qui l’habite, la mère de la disparue ne rate jamais une occasion de parler aux médias dans l’espoir de faire avancer les choses. Mme Algier a notamment collaboré, voilà trois ans, à l’émission Où es-tu ?, animée par Marie-Claude Barrette et diffusée par le réseau Moi et Cie.
L’organisation Meurtres et disparitions irrésolus du Québec (MDIQ) a par ailleurs fait appel à une équipe de bénévoles, en 2018, pour une plongée dans les eaux de la rivière Yamaska à la hauteur de Farnham. L’opération n’a pas permis de recueillir d’indices pertinents.
La même année, MDIQ a diffusé la photo de Mélina Martin – et celle de la Cowansvilloise Nathalie Champigny – sur des véhicules lourds, en collaboration avec cinq compagnies de transport du Québec. L’affiche de Mélina était affublée d’un message percutant, «Ma famille me recherche. S.V.P., parlez !», destiné à attirer l’attention des usagers de la route.
Toute personne détenant des informations au sujet de cette affaire est invitée à contacter l’un des organismes suivants: Échec au crime, au 1-800-711-1800 ou Enfant-retour Québec (514) 843-4333 / www.enfant-retourquebec.ca .
UN PORTRAIT DE MÉLINA
. Mélina est la sixième d’une famille de sept enfants.
. Elle est née le 12 janvier 1992 et venait d’avoir 13 ans au moment de sa disparition.
. L’adolescente mesurait alors 1,60 m (5 pi. et 4 po.) et pesait 52 kg (115 lb).
. La jeune fille de race blanche, aux yeux pers, s’exprimait en français.
. Elle avait les cheveux roux avec des mèches blondes.
. Elle arborait plusieurs perçages: aux oreilles, sur le nombril et au niveau de la lèvre inférieure.
. Mélina portait des jeans, une camisole beige, une veste en jeans avec fourrure aux manches, un manteau noir avec capuchon de fourrure, un foulard blanc, des gants roses et une sacoche en vinyle beige avec une étoile bleue.